samedi 30 juin 2007

Vive la censure !

Nous devons être conscients que nous, Tunisiens, sommes dans une période faste, et qu'il faut en profiter au maximum. Je m'explique. L'état de l'information en Tunisie est médiocre, c'est un fait. Des gens qui ont laissé leurs plus belles années sur les bancs des universités de journalisme se retrouvent à ressasser des âneries et des mièvreries. Certaines personnalités de qualité dans le Gouvernement sont muettes et de toutes les manières inaudibles dans l'atmosphère propagandiste régnante.

Dans ces conditions, arriver à aligner quelques phrases qui ne se foutent pas de la gueule des gens relève de l'exploit. Des idées, des analyses, qui ne vaudrait pas grand chose dans l'absolu, gagnent un intérêt certain lorsqu'elles sont dites dans les conditions susmentionnées.

Nous, jeunes gens comme tous les autres, pas plus bêtes que d'autres mais sans plus, nous pouvons gagner en notoriété en toute simplicité. Si, par bonheur, nos articles de qualité discutable arrivaient à être censurés, bloqués d'accès depuis la Tunisie, alors là c'est le jackpot ! À nous la gloire et la notoriété, à nous le statut de dissident. Nous pouvons afficher cette étiquette sur nos blogs, nos sites ou la porter en T-shirt. Nous pourrons jouir de ce statut Che Guevaresque pour longtemps.

Moi je dis : vive la censure qui donne du sens aux contributions des citoyens ! J'invite à l'instauration de la censure un peu partout, là où les gens perdent confiance dans leur manière de penser. Mais oh, ce ne sera pas évident de généraliser le processus partout dans le monde. Tout le monde n'a pas la chance d'avoir une situation économique, politique et sociale fragile, des menaces terroristes, un passé de colonisé et une longue tradition de la censure. Il faudra un travail pédagogique et une préparation du terrain. Les dirigeants des différents pays n'accepteront pas de se faire voler la parole par des individus lambda comme nous. Quant à nous, il nous faut impérativement défendre cet acquis. La première tentative de libération de la parole doit être combattue, le premier ministre qui développe une analyse intéressante à la télé, et on sonne l'alarme.

Résistons à la non-censure !